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Réussir sans effort

Réussir sans effort
By Michel Renck Il y a 3 années 772 Vues Sans commentaires

Réussir sans effort



« Le spleen n’est plus à la mode, ce n’est pas compliqué d’être heureux… », et pourtant, l’entends-tu, ma chère Angèle, cette incompréhension des plus anciens ? « De notre temps, fallait travailler dur pour mériter la soupe » ! Et elle n’est pas totalement infondée cette rhétorique. Traduite d’une autre façon, disons qu’aujourd’hui le succès se confronte très souvent au fait qu’il faille produire un effort avant d’atteindre le résultat voulu. En effet, l’esprit moderne est paradoxal, on voudrait gagner et réussir sans faire d’effort ! Et pourtant, ils seront tous d’accord, les coachs ! Tous font de ce dernier paramètre, le déterminant prioritaire du succès ! Mais alors, comment réhabiliter l’effort et l’exigence pour nous engager physiquement et psychologiquement ?

Par Jean-François Tatard

REPRESENTATION PERSONNELLE DES CAUSES DU SUCCES ET/OU DE L’ECHEC

Quand tu demandes aux champions à quoi est lié leur succès ou leur échec, assez généralement, ils vont l’associer à 4 causes…

  1. L’apprentissage (stable et interne)
  2. La difficulté de la tâche (stable et externe)
  3. L’effort (instable et interne)
  4. La chance (instable et externe)

Il s’agit bien d’une perception subjective, et ce n’est pas forcément la réalité mais en définitive, peu importe, car la représentation qu’ils se font de la cause de leur succès ou de leur échec sera déterminante par la suite dans l’attitude mentale ainsi que leur niveau d’engagement et de persévérance.

COUP D’ŒIL SUR LA PERCEPTION DE LA CAUSE EN FONCTION DES CARACTERES

De façon binaire, si on faisait deux camps, les optimistes attribueraient leur réussite à des causes internes et stables : « mon succès est le fruit de mon travail » et leur échec à des causes externes et instables « pas de bol, le hasard a fait que cela tombe aujourd’hui ». Mais de façon vertueuse, cette attitude va leur permettre de se convaincre de persévérer !!! Quant aux pessimistes, ils ont tendance à associer leur échec à des causes internes et stables : « je suis nul » et leur succès à des causes externes et instables « coup de bol ». Cette attitude est à proscrire car, elle incitera rapidement et plus souvent à l’abandon.

LA BONNE ATTITUDE

De façon à nous engager dans un processus de persévérance, et de façon à optimiser nos chances de succès, l’attitude qu’il faudrait en fait privilégier serait d’attribuer notre réussite et notre échec à la seule cause interne et instable mais contrôlable : l’effort !!!

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MAIS QUEL TYPE D’EFFORT ?

L’effort est subjectif ! L’effort ne se rationnalise pas ! Ce n’est pas un concept scientifique ! Et selon la définition l’effort renvoie au sens de travail, de fatigue et de volonté. Mais si on demande à chacun de le définir et de situer son niveau limite d’acceptation, il y aura autant de points de vue que d’individus. Alors, cet effort souvent physique de prime abord, ne peut pas être dissocié de l’effort mental qui le sous-tend.

QUELLE LIMITE A L’EFFORT ?

Tout est une question de perception, l’effort comprend une dimension subjective et une sensation très intime de comment est vécue la pénibilité. Néanmoins, elle prend une dimension objective lorsqu’on l’associe à des sensations de douleurs physiques qui sont descriptibles. Et c’est cette dimension qui doit justement être prise en compte dans ce qu’elle a de particulier à chacun. Et la limite est franchie lorsque la pénibilité prend le dessus sur l’action de contrôle. Ainsi, le coureur à pied doit pouvoir prendre paradoxalement en compte ses ressentis pour ajuster chaque répétition, indispensable à l’automatisation de la gestuelle technique la plus parfaite et au développement de sa propre condition physique. En pratique, il ne s’agit pas de se débarrasser hâtivement de la tâche, ou de faire de l’abattage, cette grande attention apportée à sa posture, son relâchement, ses appuis, sa respiration doit lui permettre d’être encore plus efficace dans son apprentissage.

On a pourtant coutume de dire que « la perfection est la répétition du geste ». Néanmoins, il faut s’adapter en fonction de ses sensations. Ainsi, serons-nous favorables à une exigence d’implication dans la durée, associée à de la méthode et de l’attention. Donc de la concentration ! Donc de la disponibilité intellectuelle !

IL SERT A QUOI, LE COACH ALORS ?

Les coachs tiennent un rôle crucial à tous les niveaux. Mais le succès est encore plus en lien avec ce que le sportif est prêt à consentir d’effort pour réussir. Et en réalité le coach, son boulot, n’est que d’aménager les conditions d’émergence des réussites de son gars et de le guider pour qu’il atteigne le sommet. SON sommet ! Ainsi, à court terme, le rôle du coach sera de permettre au sportif de prendre du plaisir à courir, de mesurer ses progrès, de réussir, d’expérimenter différentes techniques, de se confronter à des adversaires et des environnements variés. A moyen terme, c’est l’aider à donner du sens à son engagement, à mettre en évidence des progrès avérés et ainsi à entretenir la motivation. A long terme, c’est aider le sportif à choisir, en l’aidant à définir des objectifs et des sous objectifs et au fil de l’eau, à planifier les étapes de son projet.

POUR CONCLURE…

Dans l’inconscient collectif, nous associons l’effort à la volonté. Au dépassement de soi. A une concentration des forces physiques et/ou intellectuelles, en vue d’atteindre le but. Pourtant si le concept d’effort est récurrent chez les coachs, les scientifiques, eux n’en parlent jamais. Mais alors, la question : peut-on encore demander aux jeunes de faire des efforts pour réussir dans ce cas là ? Et l’affirmer serait avouer qu’il est possible de réussir sans rien faire. Ce serait quand-même, admettez-le, irresponsable (et d’ailleurs mensonger) ! Alors, l’idée ici, dans ce papier, est d’associer 3 variables dans une équation magique :

  • Le temps
  • L’énergie
  • La méthode

En ce sens, l’effort est la seule chose qui nous permet de persévérer pour atteindre un projet personnel , à la fois ambitieux et humaniste. Enfin si la course à pied est souvent associée à la pénibilité, j’aimerais rappeler qu’elle est aussi pourvoyeuse d’un cadre de socialisation spécifique caractérisé par des sorties, des déplacements, des relations amicales et plus généralement jalonné par des réussites et des moments de plaisir intenses et de joies incommensurables !